vendredi 22 octobre 2010

La côte ouest de Maui: touristes et canne à sucre

Puisque les souvenirs de voyages persistent - enfin, j'espère- je me permets de faire un bond dans ma chronologie pour raconter Hawaï. Trop de choses à partager.

Après environ 5 heures de vols collés serrès à 15°C, notre arrivée à Honolulu- sur l'île d' O'ahu- est moite. Il fait nuit, l'air sent le sucre et les fleurs. Pas le temps d'enlever les jeans et les pulls, on doit prendre le petit avion jusqu'à Kahului, la capitale de Maui. Pas de vahinées ni de colliers de fleurs- lei-, mais de la musique hawaïenne, du ukulele et des hotesses qui nous servent du nectar mangue- goyave. Raffinement extrême: les avions hawaïens sont équipés d'humidificateurs d'air, et ça, après quelques heures de clim glaçée brassée au moteur, ce n'est pas négligeable.

Une première journée à Maui nous convainc de sa réputation: une île à touristes. Et encore, on est hors-saison! les enormes resorts, hotels et lotissements bordent les routes et les plages, dans un paysage de volcans et de canne à sucre. Nous remontons d'abord la côte ouest: les paysages changent en quelques kilomètres: après la verdure les champs de pierres de lave, arrides. Les villes sont tranquilles, tout le monde est paisible. Les voitures se mettent sur le côté pour te laisser passer: les locaux conduisent en regardant le paysage, et te font un petit shaka, "ça va, c'est cool..." Encore plus détendus que les Californiens, c'était donc possible!

Mais parlons peu, parlons bien et revenons à l'essentiel: notre première baignade fut dédiée aux fonds marins, dans une petite crique privée et surveillée, Honolua. Rien n'est indiqué, nous avons suivi les voitures mal garées, et au loin, les nombreuses petites têtes au tuba fluo à la surface de l'eau. Heureusement qu'on est peu, ce matin, il n'y aura que 200 personnes, contre 1000 en été... On a d'abord traversé une forêt de lianes et d'anciennes sépultures. Les poulets se promènent en liberté. Après avoir enfilé tout notre attirail sous des cocotiers - très dangereux, les cocotiers! - on a enfin le monde de Némo au bout des palmes! Comme prévu, l'eau est chaude et on y rentre sans y penser. Après la baignade, on goute aux mangues et aux mini-bananes négociées à un petit stand de bord de route. Sur la pelouse, à l'ombre des palmiers, en regardant les enfants qui surfent sur une eau claire, on comprend mieux l'idée du paradis. Et là, c'est fini, le corps s'endort. Les spécialistes appellent ça le syndrôme de la Polynésie. Plus moyen de bouger, d'ouvrir les yeux. On s'englue dans son plaisir. Mais alors violent. Ils disent que ça se vérifie: humiditée, chaleur, changements climatiques et décalage horaire, ça assome le touriste. Le problème majeur est quand il s'associe à un mal de gorge fatal avec l'eau de mer, au nez bouché, syndrôme que je nommerais, après expérimentation systématique, "le syndrôme de l'avion".

Notre journée de plage se finira... sur une plage de sable dorée, au sud de l'île. Le soleil se couche dans le cratère de Molokini, au milieu de l'océan. Les derniers rayons de soleil luttent avec de gros nuages noirs: quelques gouttes tombent, rafraîchissantes et à peine mouillées.

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